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Comment l’expérience triomphe dans la course à l’intelligence artificielle

La question du jeudi

Nous découvrons un fossé générationnel

Les chiffres (relevés sur plusieurs études) révèlent en gros un écart spectaculaire : plus de 90 % des 15-24 ans déclarent avoir déjà utilisé l’intelligence artificielle en 2025 et ils seraient plus de 40 % à l’employer chaque jour, soit le double d’un an plus tôt. À l’opposé, moins d’un cinquième des 60-75 ans se servent régulièrement de ces outils, alors même que quasiment tout le monde a entendu parler de l’IA à la lumière de ces études.

Les jeunes colonisent ChatGPT et assimilent l’IA aux études

Les 15-24 ans plébiscitent ChatGPT à 84-85 %. Ils optimisent leurs révisions, accélèrent leurs projets créatifs et gagnent du temps sur les devoirs grâce à l’IA. Chez les étudiants, l’adoption serait quasi totale.

Les seniors exploitent l’IA pour préserver autonomie et santé

En revanche, les plus de 60 ans privilégient les assistants vocaux, les coachs santé personnalisés ou les applis anti-isolement. Là où les jeunes cherchent productivité et créativité, les aînés visent sécurité, bien-être et maintien du lien social.

Certes, ces chiffres montrent aussi que les jeunes s'inscrivent dans les études ou le travail et ont un besoin important d'outils d'intelligence artificielle, alors que les seniors en ont moins besoin au quotidien et n'ont pas la contrainte de tâches productives. Certes, le recoupement des chiffres démontre que la majorité des seniors encore en activité professionnelle sont confrontés à l’IA, mais que leur taux d’utilisation reste inférieure à celui des jeunes actifs.

Utilisation de l'IA entre les générations

Nous mesurons cependant un risque d’apprentissage interrompu

L’IA automatise d’abord les tâches répétitives dévolues aux débutants. Prenons une activité de journalisme (que j'ai bien connue dans le passé), résumer des dépêches, rédiger des brèves sur la base de petites synthèses sont souvent les premiers pas de cette profession. Si ces étapes disparaissent, comment les nouveaux entrants acquerront-ils l’expérience pratique indispensable ? Sans cet “apprentissage par la besogne”, ils peinent à construire une expertise solide.

Pourquoi l’expérience finit par dompter l’IA

Lors d’une récente conférence Google, plusieurs responsables IA soulignaient que les collaborateurs chevronnés maîtrisent mieux les agents génératifs : leur vision système leur permet de contextualiser la réponse d’un modèle, d’en détecter les biais et d’en tirer un avantage stratégique. L’IA devient alors un accélérateur de jugement plutôt qu’un simple gadget. Elle devient aussi un outil de productivité, mis en oeuvre dans un environnement global et productif maîtrisé par les managers (plutôt des seniors donc).

En conclusion, l’avenir appartient aux experts… et à ceux qui le deviennent

La course à l’intelligence artificielle ne se résume pas à la vitesse d’adoption : l’avantage est à ceux qui possèdent déjà le recul et l’expertise. Les seniors pourraient donc, paradoxalement, profiter davantage de la révolution IA que les jeunes diplômés encore en quête d’expérience. À l’heure où les machines exécutent les premières marches du métier, la valeur humaine se déplace vers la capacité à interpréter, décider et innover.

Un enjeu clé : préparer les nouvelles générations à développer un esprit critique et une compréhension métier, pendant que les organisations capitalisent sur l’expérience des seniors pour orchestrer l’IA au service de tous.

Comment l’expérience triomphe dans la course à l’intelligence artificielle
Agence DEEP, Didier Vitrac 19 juin 2025
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